Raul Castro à Brasilia pour resserrer les liens avec le Brésil

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Raul Castro (g) accueilli par Lula à son arrivée au palais Planalto à Brasilia le 18 décembre 2008

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BRASILIA (AFP) — Le Brésil et Cuba devaient resserrer leurs liens à l'occasion de la visite du président Raul Castro jeudi à Brasilia, à l'issue d'un sommet latino-américain qui a affiché son soutien à l'île communiste soumise à l'embargo américain.

Raul Castro et son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ont eu en fin de matinée un entretien au siège du gouvernement, le Palais du Planalto, avant un déjeuner restreint.

Aucune signature d'accord n'était prévue dans le cadre de ce déplacement considéré comme une suite aux deux visites effectuées par Lula à la Havane cette année.

Parti de Salvador de Bahia (nord-est), Raul Castro, 77 ans, est arrivé à Brasilia tard mercredi soir et a passé la nuit dans la résidence secondaire de la présidence brésilienne, la Granja do Torto.

Avant de quitter Salvador, le dirigeant cubain a qualifié le sommet de Costa do Sauipe (au nord de Salvador) de "magnifique".

"Magnifique! Je fais un bilan très positif, je pars très content", a déclaré Raul Castro à l'AFP après que le sommet a demandé la levée de l'embargo américain contre Cuba à un mois de l'entrée à la Maison Blanche du président élu Barack Obama.

Dans une déclaration commune, trente-trois pays d'Amérique latine et des Caraïbes ont demandé aux Etats-Unis qu'il "mette fin au blocus économique, commercial et financier" contre Cuba.

Ils ont aussi demandé la fin "immédiate" des mesures prises au cours des cinq dernières années et qui ont durci l'embargo décrété en 1962 par les Etats-Unis contre l'île communiste. Celui-ci aurait coûté, selon le gouvernement de La Havane, 93 milliards de dollars à Cuba.

La visite de Raul Castro à Brasilia est la dernière étape d'une tournée qu'il a débutée au Venezuela, auprès de son allié le plus proche Hugo Chavez, et poursuivie au sommet de Costa do Sauipe. Il s'agit de sa première sortie internationale depuis qu'il a assumé le pouvoir il y a un an et demi en raison de la maladie de son frère Fidel.

A cette occasion, Cuba a adhéré au Groupe de Rio, un forum politique exclusivement latino-américain, créé en 1986, et dont il est devenu le 23e membre.

"Cette visite a marqué une réinsertion de Cuba dans le bloc latino-américain sous l'égide du Brésil" à qui revient l'initiative de ce sommet inédit, a déclaré à l'AFP un expert de l'Amérique latine de l'Université de Sao Paulo (USP), Tullo Vigevani.

Le Brésil, première économie sud-américaine avec de gros investissements dans la région, souhaite avoir une plus grande présence en Amérique centrale et aux Caraïbes et à Cuba en particulier, ont dit à l'AFP des sources diplomatiques.

Le Brésil veut être le "partenaire numéro un" de Cuba, avait déclaré en mai dernier à l'AFP, le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim. Il avait aussi cité son homologue cubain Felipe Perez Roque qui considérait comme "absurde qu'il y ait autant d'investissements français et espagnols et si peu de brésiliens" dans l'île.

Aujourd'hui, le principal partenaire commercial et politique de Cuba est le Venezuela.

Lula s'est rendu deux fois à la Havane cette année quand le Brésil a ouvert une importante ligne de crédit à Cuba pour l'achat d'aliments et signé un accord qui a permis à la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras d'exploiter du brut dans les eaux cubaines.

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