Jean-Louis Le Moing, membre du Comité exécutif du PCF, chargé de l’Outre-mer

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« Mesurer les RUP en termes d’atouts pour l’Europe »

vendredi 3 avril 2009
Manuel MARCHAL

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En visite depuis mercredi à La Réunion, Jean-Louis Le Moing apporte un éclairage sur la situation sociale dans les différentes régions d’Outre-mer, et constate que les projets réunionnais n’ont pas la place qu’ils méritent dans la presse nationale. Et donc, ils ne sont pas par conséquent aussi bien connus qu’ils devraient l’être en France et en Europe.



Jean-Louis Le Moing est impressionné par la route des Tamarins, un ouvrage comparable au viaduc de Millau. (M.M.)

Jean-Louis Le Moing, quels sont les objectifs de votre visite ?

- Depuis le dernier congrès du PCF en décembre dernier, je suis chargé d’animer le travail en direction de l’Outre-mer, et notamment avec les partis frères.
J’arrive au moment où l’Outre-mer est touché par un grand mouvement social. Je me suis donc rendu deux fois en Guadeloupe et deux fois en Martinique en peu de temps. C’est ma première visite à La Réunion. Nous souhaitons resserrer les liens historiques que nous entretenons avec le PCR. Nous nous situons aussi dans la perspective des prochaines élections européennes.
Je suis venu également pour découvrir le projet porté par la Région. Je souhaite mieux mesurer l’implication du PCR et de tous ses partenaires dans ce projet alors que la question du développement endogène est posée, après plus de 60 ans de départementalisation.
Ce développement endogène, c’est aussi ce qui porte le LKP en Guadeloupe, et le Collectif du 5 février en Martinique. Pour sa part, le PCR, aux côtés de ses partenaires, porte un projet de développement qui est une part de sa personnalité.
J’ai rencontré à deux reprises Paul Vergès et Elie Hoarau, ainsi que Jean-Max Hoarau. Et je suis venu aussi pour préparer la venue de Marie-George Buffet qui sera dans l’île à partir du mois de septembre.

Comment voyez-vous l’évolution des rapports entre les régions d’Outre-mer et l’Europe ?

- Les RUP doivent être mesurées en termes d’atouts pour l’Europe, porteuses de valeurs ajoutées spécifiques. Elles sont les avant-postes d’une nouvelle politique de développement de l’Europe, aussi bien sur le plan environnemental, commercial ou culturel.
Dans les propositions du PCF pour les élections européennes figure la prise en compte des spécificités des RUP. Cela veut dire que pour nous, il n’est pas question d’une baisse des subventions. Nous souhaitons orienter les fonds européens vers le développement endogène pour soutenir le développement de ces RUP et de leur environnement régional.
Les RUP sont un point d’appui pour l’Europe, et elle doivent avoir droit à un contrat "gagnant-gagnant" avec l’Europe. Ces régions doivent donc pouvoir s’appuyer sur l’Europe pour le développement endogène et la coopération. C’est une des questions que nous portons dans notre plate-forme.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué depuis le début de votre visite ?

- J’ai été bluffé par la route des Tamarins. En France, on s’est esclaffé devant le viaduc de Millau, qui est un ouvrage d’art exceptionnel. Mais de par sa complexité, et la variété des ouvrages d’art, la route des Tamarins est un chantier comparable. Mais en France, l’opinion ne le sait pas. Les médias n’y jouent pas leur rôle. Ils devraient mettre en évidence les efforts des Réunionnais et des élus qu’ils se dotent. Ce qui m’a aussi impressionné, c’est que tout cela ait été réalisé sans financement de l’État.
Un autre temps fort a été la visite du Musée de Stella. On se sent investi par une ambiance, on ressent toutes les injustices subies par des travailleurs qui étaient traités comme des moins que rien.

Propos recueillis par M.M.


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