Le parti des Communistes privé de Parlement européen

Publié le

Jeudi 04 Juin 2009

CAPBRETON.

Alain Larrieu : « Nous sommes contre les alliances avec le Parti socialiste et pour la révision des fondements oubliés de l'Europe sociale. » (photo Xavier Gès)
Alain Larrieu : « Nous sommes contre les alliances avec le Parti socialiste et pour la révision des fondements oubliés de l'Europe sociale. » (photo Xavier Gès)

Au bureau des adjoints de la mairie de Capbreton, Alain Larrieu est très déçu. Communistes - c'est le nom du parti politique auquel il appartient - n'a pas suffisamment de fonds pour produire les documents nécessaires (édition des professions de foi et des bulletins) au vote des élections européennes ce dimanche. « Il y en a pour 2 millions d'euros », explique-t-il. La liste Sud-Ouest Enfin du nouveau avec Yves Gras a été déposée, Alain Larrieu fait partie des colistiers.

Au niveau national, le parti se présente donc officiellement dans les sept circonscriptions mais les électeurs n'auront pas la possibilité de voter. L'idée est abandonnée d'envoyer un ou plusieurs de leurs représentants au Parlement européen pendant cinq ans. « Il faut faire 3 % pour être remboursé de la campagne », regrette Alain Larrieu, sous-entendant que les banques peuvent être frileuses à l'idée de prêter de l'argent à des partis naissants.

Scission avec le PCF

Aujourd'hui retraité, l'élu à Capbreton depuis maintenant 26 ans a été un secrétaire assidu du Syndicat des dockers de Bayonne. « J'avoue commencer à me lasser un peu. Je suis progressivement parti du Parti communiste français (PCF) après 30 ans d'adhésion. Pour moi, les communistes du PCF disparaissent petit à petit. »

Qu'à cela ne tienne, Alain Larrieu n'a pas pour autant laissé tomber le marteau et la faucille, il est le correspondant des Landes pour Communistes, parti issu de cette scission avec le PCF. « Je suis né communiste et je mourrai communiste, rappelle-t-il. Je ferai partie de cette classe toute ma vie. »

Cet homme de conviction garde quelques idées communes avec le PCF, « mais nous sommes contre les alliances avec le Parti socialiste et pour la révision des fondements oubliés de l'Europe sociale ». L'occasion pour lui de rappeler qu'il avait fait 5 % au niveau du canton lors des dernières élections cantonales. « C'était la première fois que je me présentais sous la bannière de ce parti, j'avais fait plus de 10 % à Capbreton. »

Sur les 24 listes de candidats se présentant dimanche pour une place au Parlement européen, un certain nombre pourrait se retrouver dans la même impasse financière. De quoi (peut-être) aggraver encore plus le fort taux d'abstention tant redouté.

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