Libertés syndicales au Guatemala

Publié le

12.2.2009
Libertés syndicales au Guatemala: une mission spéciale de l’OIT va étudier la situation sur place
Une mission spéciale de l’Organisation internationale du travail (OIT) partira demain pour le Guatemala, pour étudier sur place les violations du droit à la liberté syndicale. Le président de la CSC, Luc Cortebeeck, en tant que représentant des travailleurs, et Ed Potter comme représentant des employeurs, conduiront cette mission de haut niveau. Ils resteront sur place jusqu’au 21 février.

Lors de la conférence de l’OIT qui s’est tenue à Genève en juin 2008, la commission des normes avait dénoncé les violations persistantes de la convention n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, commises au Guatemala. Le rapport des experts, qui prépare les travaux de la commission, avait notamment souligné le fait qu’au Guatemala, les violences contre des syndicalistes sont monnaie courante et que toutes sortes d’entraves sont mises à la création de syndicats. Ce n’était pas la première fois que le Guatemala était cité à comparaître devant la commission des normes. En 2001, 2002, 2004 et 2005 déjà, le pays figurait sur la liste des cas en rapport avec la convention 87. En 2007, le pays était visé à cause de la violation de la convention 98 sur le droit d'organisation et de négociation collective.

Le Guatemala reste un pays particulièrement dangereux pour les syndicalistes. Le rapport annuel de la Confédération syndicale internationale (CSI) sur les violations des droits syndicaux soulignait en 2008 que la violence augmente considérablement au Guatemala et que les dirigeants syndicaux sont particulièrement visés par les attaques, comme en témoignent l’assassinat de quatre dirigeants syndicaux et la forte augmentation du nombre d’arrestations. La CSI y a encore organisé, fin janvier 2008, une conférence spéciale destinée à dénoncer l’impunité dont jouissent les auteurs de crimes contre des syndicalistes. Cette conférence bénéficiait de l’appui du président Alvaro Colom qui avait alors promis de prendre les mesures nécessaires, jusqu’à présent sans résultat comme l’a expliqué la délégation syndicale guatémaltèque en novembre 2008 devant des responsables politiques européens, alors que des négociations relatives à un accord d’association avec plusieurs pays, dont le Guatemala, étaient en cours. 

Depuis lors, la Conférence de l’OIT a décidé, au vu de la détérioration de la situation sur le terrain, d’envoyer une mission spéciale pour procéder à une enquête sur place. En optant pour l’envoi d’une commission d’enquête spéciale, les Etats membres de l’OIT choisissent résolument une approche qui oblige le gouvernement guatémaltèque à justifier directement devant des experts internationaux les violations graves et persistantes des droits syndicaux et humains.

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