Russie-Chine: les "partis du pouvoir" échangent leur expérience anti-crise (médias)

Publié le

12:42 | 09/ 10/ 2009
Version imprimée

MOSCOU, 9 octobre - RIA Novosti. Formellement, le sujet principal du forum de deux jours du parti Russie unie et du Parti communiste chinois est la coopération entre les régions frontalières des deux pays, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

Mais l'ordre du jour de la rencontre des partis au pouvoir de la Russie et de la Chine à Suifenhe est, en fait, bien plus vaste : pendant deux jours, les représentants de Russie unie étudieront l'expérience chinoise de l'édification d'un système politique à un parti jouant le rôle principal. L'intérêt manifesté par le parti Russie unie pour l'expérience des communistes chinois a aggravé la crise économique.

Le PCC et Russie unie ont financé, ces quelques dernières années, plusieurs conférences à huis clos, au cours desquelles les scientifiques et les politologues proches des deux partis ont échangé leur expérience de l'édification des démocraties dirigées. La quintessence de l'expérience chinoise a été formulée dans le "livre banc" du Conseil d'Etat chinois intitulé "Système des partis politiques de la Chine" : "Le PCC dirige le pays, les autres partis l'aident conformément à la loi, mais ne le remplacent pas. Le système de coopération entre plusieurs partis en Chine a remplacé la lutte et la rivalité entre les partis, en éliminant l'instabilité politique et les changements fréquents de régime au pouvoir". De nombreux points du rapport présenté par Hu Jintao au XVIIe congrès du PCC ont trouvé leur reflet dans la "Stratégie-2020" russe et ont été mis à la base de la campagne de propagande du parti Russie unie aux élections à la Douma (chambre basse du parlement russe) en décembre 2007.

"Dans les conditions de la crise, la Chine poursuit son essor et reste l'économie la plus forte et dynamique", indique le président du Comité des affaires internationales de la Douma et chef de la délégation russe à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe Konstantin Kossatchev, en soulignant que le système politique existant en Chine a contribué à son essor aussi impétueux. Selon lui, en élaborant la stratégie anti-crise, la Russie doit tenir compte, entre autres, de l'expérience chinoise : "Il ne convient pas de s'orienter uniquement sur les démocraties occidentales et de nier les avantages évidents du modèle chinois".

Les experts font remarquer que, dans les conditions de la crise, la Russie et la Chine se heurtent effectivement à plusieurs problèmes aux traits semblables, avant tout sociaux : en Russie, de même qu'en Chine, il y a de nombreuses villes surgies autour des entreprises qui sont à présent inefficaces. D'abord, de même qu'en Russie, Pékin avait accordé des crédits d'Etat à ces entreprises, cependant, la contestation ouvrière ne cesse pas. Cela étant, une des récentes mesures anti-crise approuvées au plénum de septembre du CC du PCC, a été le durcissement de la loi sur la police populaire armée chinoise l'obligeant à lutter "contre les troubles, les manifestations et les actes massifs de violence" et l'autorisant à employer les armes.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

 

Publié dans Tribune Libre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article